Exposition « Lagunes »
Le musée du Nouvel Institut Franco-Chinois et le musée des Beaux-Arts de Lyon ont exposé en collaboration les œuvres de l’artiste Li Xin, une série de peintures à l’huile et à l’encre ainsi que des céramiques créées entre 2012 et 2017.
Originaire de la province de Shaanxi au nord de la Chine, Li Xin est diplômé de l’Académie centrale des arts artisanaux de Chine (actuellement l’Académie d’art et de Design de Tsinghua depuis 1999).
Il a séjourné en France entre 2002 et 2009, où il a créé de nombreuses œuvres. L’eau, comme enjeu principal de ses pensées, l’a inspiré pour développer ses créations contemporaines.
Ses œuvres à l’encre sont pleine d’instabilité. Li Xin les appelle « la forme de l’eau », ce qui correspond à une ancienne maxime philosophique chinoise : « la plus grande image est sans forme, la plus grande voix est sans bruit ».
Ces dernières années, il se consacre à la peinture à l’huile sur grand format selon une méthode qui rend hommage à la peinture chinoise de la Dynastie Song.
Il collabore également avec la Manufacture nationale de Sèvres où il créé des céramiques sur lesquelles il réinterprète les éléments naturels : l’eau, la feu, la terre.
Li Xin maîtrise la peinture traditionnelle chinoise, en découvrant en même temps un nouveau langage pictural dans le monde contemporain, qui touche la tradition et le moderne, l’homme et la matière, l’art et la nature.
Il est un ermite dans le monde de l’art contemporain, il se considère comme un croyant qui pratique l’art.
En 2014, il débute une collaboration avec la maison Hermès en donnant son nom et en signant le parfum « Le Jardin de Monsieur Li ».
« Li Xin se défend d’être peintre. On ne saurait lui donner tort tant il est difficile de parler strictement, à propos de ses œuvres, de peintures ou de dessins. Leurs enjeux et leur formulation plastiques se plaisent tout naturellement à se confondre, à se superposer, à se rejoindre. Quant aux impressions ou aux sentiments, aux paysages et aux visions qu’il nous livre et nous procure, le paradoxe est le même. Tout est en effet chez lui, absorbé dans un monde autre que celui que la représentation (et ses nombreuses mutations) suppose d’ordinaire, fût-elle comme ici purement abstraite et minimale. Tout se déploie dans un lieu qui nous tient à distance, qu’une neutralité voulue nous empêche d’approcher, dans un espace qui relève autant de l’instant, de l’insaisissabilité du moment, que d’un temps suspendu, étal, et qui ne cesserait de se perpétuer (…). »
Henry-Claude Cousseau
Ancien directeur de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Venise, Mai 2017