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Exposition « Les fleurs courageuses »

Du jeudi 8 février au vendredi 26 avril 2024

Durant l’hiver 2024, Guillaume Talbi présente au Nouvel Institut Franco-Chinois une série de sculptures inédites produites durant une résidence en Asie durant l’été 2023, accompagnées d’un ensemble de dessins réalisés à la sanguine.

Fleur courageuse, grès émaillé, 17x34x22 cm ©️ Guillaume Talbi, 2023

« La sculpture et le dessin ont toujours été pour moi un espace de dialogue. Représenter, c’est inventer des formes et leur donner un corps dans l’espace pour engager comme une conversation avec le spectateur. Plus je suis libre de jouer avec les matières et les écritures, plus l’œuvre sera vivante et présente comme une maison à soi ouverte à celui qui regarde. »

Guillaume Talbi

Les fleurs courageuses

Dans la mythologie grecque Deucalion et sa femme Pyrrha sont les seuls survivants du Déluge décidé par Zeus. Pour repeupler la Terre, Hermès leur ordonna de se voiler la face et de jeter « les os de la Terre » par-dessus leurs épaules. Après avoir longtemps cherché le sens de ces paroles, ils comprirent que les os étaient les pierres qui couvraient le sol.
Les pierres jetées par Deucalion se changèrent en hommes ; celles qui furent jetées par Pyrrha en femmes. Ainsi, la Terre se peupla de nouveaux humains plus courageux que les précédents.

Est-ce la réinterprétation du mythe de Deucalion et Pyrrha que Guillaume Talbi expose au Nouvel Institut Franco-Chinois de Lyon ? Comme le mythe, le nom de l’exposition « Les fleurs courageuses », qui est aussi le nom de la série de céramiques qui se découvre sur la table centrale, illustre la renaissance valeureuse de la nature. Des œuvres qui semblent jaillir des tréfonds de la terre ou des abysses, pour donner vie à des figures végétales et anthropomorphes.

Sans titre, grès émaillé, 29x31x22 cm © Guillaume Talbi, 2023

Métamorphose des corps

Ainsi, dans le travail de Guillaume Talbi, la nature est silhouette. Le végétal se transforme en corps. Des corps simplifiés, des corps gisants, des corps flottants, des corps sensuels dont les bras en volutes et en contorsions nous évoquent les sculptures des danseuses de la période Tang (618-907 après J-C). Cette quête de représentation de la nature trouve ses origines autant dans la mythologie occidentale que dans la pensée orientale.
Guillaume Talbi se nourrit de ses expériences en résidences à la Maison des arts de Pékin – Yishu 8 en 2018 et au Shigaraki Ceramic Cultural Park en 2023, pour imaginer ses « micro-mondes ». Ses céramiques dessinent des paysages « sanshui » (montagne-eau) à la manière des rouleaux des peintres lettrés chinois. Le bleu de l’émail rappelle plus particulièrement la peinture Mille lis de rivières et de montagnes de Wang Ximeng (XIIe siècle).

Variations imprévisibles, réactions naturelles aléatoires

Comme l’encre qui coule sur le papier, les œuvres de Guillaume Talbi accordent une place au vide et au non maitrisable. Soumises à la réaction aléatoire de la terre face au pouvoir du feu et au temps long des variations de température, elles suivent l’ordre universel de la nature.

Guillaume Talbi s’en remet alors à l’imprévisible, avec fantaisie et légèreté. La cristallisation des émaux en gouttes figées sur les socles des sculptures donne le sentiment que les œuvres flottent au-dessus de la table. En lévitation, ce sont des pièces-monstres, des pièces-îles, des pièces-animaux marins qui émergent et qui semblent avoir été formées par les vents ou l’érosion des vagues.
C’est une vision d’un monde en gestation avec ses constantes métamorphoses, que l’artiste figure.

Les sanguines

Comme les céramiques, il y a une dimension organique dans la série de sanguines sur le mur du fond de l’espace d’exposition.

Chimère, sanguine sur papier, 32×41 cm © Guillaume Talbi, 2023

Serait-ce des cœurs et leurs rhizomes ? des chimères ? des méduses ? ou des comètes ? Les interprétations sont vastes. Ces formes hybrides flottantes sont la révélation même d’une nature aux multiples apparences et aux transformations incessantes.
Guillaume Talbi laisse visible les traces de ses doigts sur le papier, il façonne. Son geste fait ressortir à nouveau son rapport charnel à la matière : à la terre, au bois, aux pigments broyés. Ce lien courageux qu’il entretient avec le vivant.

Ambrine Lazreug-Didier
Yishu 8 – Maison des Arts de Pékin

Guillaume Talbi : biographie & démarche artistique

Né en 1987 à Châteauroux (France), Guillaume Talbi vit et travaille à Paris et en Chine.
Il est diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et est représenté par la Galerie Alain Gutharc.

À la fois dessinateur et sculpteur, l’artiste développe une production qui accorde à la couleur et à la matière une place privilégiée. Sa démarche artistique est ancrée dans la notion d’un lieu. Les œuvres créées ont l’apparence de formes anthropomorphiques, animales et végétales, et prennent forme avec la matière pour constituer un monde en hybridation. Il les anime par les gestes de la main, privilégiant ainsi un contact avec les matières comme l’argile, le plâtre, le ciment, la résine, la cire, le bois, la pierre, le métal, le papier et les autres matériaux. Multipliant les expérimentations des matières pour se laisser surprendre par leurs valeurs poétiques et énigmatiques, il travaille de manière empirique avec ses propres procédés de fabrication et logiques de construction dans lesquelles le rôle du temps reste visible. La matière mémorise la pression des doigts sur la surface, faisant émerger naturellement les œuvres comme une expérience du temps médité que la main a concrétisé.

Son travail a déjà fait l’objet d’expositions monographiques et collectives en France et à l’étranger : Le LaM – Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut à Villeneuve d’Ascq (2016), Drawing Now Art Fair – le salon du dessin contemporain à Paris (2016), Yishu 8 – Maison des Arts à Pékin (2018), Centre d’art Eleven Steens à Bruxelles (2019), Chapelle de la Visitation à Thonon-les-Bains (2020), Musée Guimet et Hôtel particulier Heidelbach à Paris (2022).

Site de l’artiste
Instagram de l’artiste

Exposition réalisée en partenariat avec Yishu8 – Maison des Arts de Pékin.

Yishu8 – Maison des Arts de Pékin

Horaires d’ouverture :
Visites guidées sur réservation

Visites libres
Du lundi au vendredi de 12h à 18h
Un samedi sur deux, ouverture du musée de 13h à 18h
Retrouvez les dates précises d’ouverture sur notre page Infos Pratiques : ici

–> Dans le cadre de l’exposition « Les fleurs courageuses », le Nouvel Institut Franco-Chinois propose des visites et ateliers gratuits pour les enfants.
Plus d’informations sur la page dédiée : Ateliers enfants hiver 2024.

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